24 façons de rater un coaching

(C) David Hawgood, Wikimedia Commons

Un coach peut rater bien des choses : avant même de démarrer un coaching, pendant les séances, à la fin des séances, entre les séances ou à la fin du coaching. Peut-il pour autant rater complètement un coaching ? Existe-t-il des erreurs cardinales qui mènent irrémédiablement à l’échec ?

  1. Le coach peut rater la présentation de sa prestation de coaching, la communication écrite ou orale qui lui permet de s’adresser à des clients potentiels.
  2. Il peut rater le premier rendez-vous avec le DRH qui doit le référencer.
  3. Il peut rater l’entretien tripartite et prendre des engagements qu’il ne pourra pas tenir.
  4. Il peut rater l’entretien préalable avec son client, le coaché, et réaliser plus tard que le coaching ne répond pas à ses besoins parce que ce dernier attend de la formation personnalisée ou du conseil.
  5. Juste avant un entretien de coaching, il peut rater sa préparation mentale et dérouler la séance l’esprit encombré de toutes sortes de pensées parasites.
  6. Il peut rater la rencontre avec le client et l’établissement d’une relation propice au coaching, en n’étant pas suffisamment ouvert, en utilisant un vocabulaire incompréhensible ou abscons.
  7. Il peut rater la définition d’un objectif clair avec le client.
  8. Tout au long des entretiens il peut rater des occasions de faire des feedbacks utiles pour le client… ou des occasions de se taire.
  9. Il peut rater l’émergence d’une métaphore chez le client et échouer à lui faire explorer.
  10. Il peut rater l’utilisation d’un outil ou d’un exercice qu’il maîtrise mal.
  11. Il peut rater la gestalt fertile co-créée ici et maintenant en questionnant le client en dehors du champ.
  12. Il peut rater sa propre ouverture et se mettre à chercher des solutions à la place du client.
  13. Il peut faillir à l’accueil des émotions du client parce qu’elles le touchent sans qu’il sache trop bien pourquoi et qu’il se sent gêné.
  14. Il peut rester centré sur le problème du client et laisser ce dernier centré sur le problème, en ratant l’exploration de la relation du client avec le problème.
  15. Il peut complètement rater le client, en projetant sur lui ses propres problématiques, sa propre conception du monde, et finir par se parler à lui-même en croyant parler à son client.
  16. A la fin d’un entretien de coaching, il peut rater la séparation d’avec le client et, faute de s’enquérir de son état d’esprit à ce moment-là, le laisser partir plus mal que quand il est arrivé.
  17. Il peut rater la mise en mouvement du client, l’invitation à passer à l’action, et se perdre en palabres stériles avec lui.
  18. Il peut rater la fin d’un cycle de séances en prolongeant de quelques séances supplémentaires.
  19. Il peut rater l’autonomisation du client en créant un lien de dépendance.
  20. Entre les séances de coaching et à tout moment de sa vie de coach, il peut rater mille occasions d’aller en supervision pour reconsidérer sa pratique.
  21. Il peut passer à côté de toute la richesse d’un travail en groupe de pairs.
  22. Il peut rater une contraction dans son esprit à l’occasion d’une séance de coaching, qui est pour lui une invitation à aller approfondir certaines questions personnelles en thérapie.
  23. Il peut rater son rendez-vous régulier avec son journal de coaching, son livre de bord.
  24. Il peut rater des formations, des conférences. Il peut passer à côté de nouvelles approches, de nouvelles techniques susceptibles d’aider ses clients et s’enfermer dans une routine confortable.

Est-ce que rater un coaching, c’est rater tous ces points sans exception ? Est-ce en rater la moitié ? En rater d’autres à découvrir ? Pour moi, rater un coaching c’est perdre complètement de vue que toutes ces occasions de rater existent et existeront toujours. Et lorsque ces occasions sont effectivement vues et identifiées, c’est refuser de les accueillir paisiblement, de les accepter et de poser en conscience les actions nécessaires pour qu’elles n’adviennent plus, ou moins souvent.

Les actions nécessaires étant posées, rater un coaching c’est continuer de se voiler la face devant ses propres limites et celles de son client ; c’est refuser de rater, à toute force, par tout temps et en toutes circonstances.

Et si rater un coaching c’était tout simplement sacrifier son humilité sur l’autel de la puissance ?

Question : Voyez-vous d’autres façons possibles de rater un coaching ?